Partager la page Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn Partager par email Copier dans le presse-papier « Revitaliser des centres villes historiques quasiment vides » Rénovation énergétique Lutte contre l'habitat indigne Publié le 11/12/2024 Lecture 3 minutes Adjoint au chef de service aménagement urbain et habitat à la Direction départementale des Territoires des Alpes-de-Haute-Provence (DDT 04), Sylvain Daillé accompagne les élus à construire un projet de territoire et à lutter contre l’habitat indigne avec l’Anah. Quelle est votre mission au sein de la DDT 04 ?Ma mission consiste à porter et mettre en œuvre la politique de l'État en matière d’habitat dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, avec les deux dimensions principales suivantes : la lutte contre l’habitat indigne et l’aménagement urbain. Concrètement, ce métier c’est beaucoup de contacts avec les élus, de discussions, d’échanges, de conseil et de management de projets. J’accompagne les territoires de l’idée à la construction, à l’aboutissement d’un projet. C’est un rôle d’ensemblier sur le territoire, pour permettre que les subventions de l’Anah et de tous les autres partenaires financiers, s’articulent correctement. Je rencontre beaucoup d’élus pour les convaincre, pour participer aux comités de pilotage pour mettre en réseau les différents acteurs et lever les obstacles d’un projet un à un. Les projets de requalification complète sont menés sur trois volets : habitat, commerce, espace public. En fonction des problématiques rencontrées, on propose les solutions de l’Anah, adaptées au territoire et aux problématiques rencontrées. J’aide la commune à porter son dossier de financement et je fais le lien avec.Quelle est la particularité de votre territoire ?La particularité de la DDT 04 est qu’elle suit les projets de bout en bout. C’est un territoire avec peu d’ingénierie, beaucoup de projets sont portés par les élus. L’État consacre donc des moyens dédiés au portage et à la concrétisation de ces projets. La DDT 04 est un gros vivier d’opérations et nous gérons environ vingt-cinq opérations réparties sur dix-huit communes. Nous travaillons beaucoup à la revitalisation des centres-villes historiques qui sont quasiment vides alors que dans les Alpes-de-Haute-Provence, il y a une forte demande de logements locatifs à l’année, qui n’est pas pourvue. La plus grosse opération a été conduite à Digne-les-Bains, qui est restée durant quinze ans dans les cartons. A force de lobbying, de pédagogie et l’appui de la maire de la commune, nous avons réussi à sortir cette opération de requalification d’envergure avec un financement de quatre millions d’euros de l’Anah. Ce qui montre aux élus que c’est possible. Quels sont, selon vous, les grands défis de l’habitat de demain ?Le principal challenge est de développer les projets de rénovation globaux. Aujourd'hui, il y a beaucoup d’aides à la rénovation énergétique qui manquent d’efficacité. L’Etat doit vraiment guider les ménages vers des rénovations d'ampleur. Je sais que c’est plus dur, mais c’est infiniment plus efficace ! A l’échelle des territoires ruraux, il faut donner des moyens pour impulser du dynamisme au sein des territoires. Une action puissante est nécessaire pour changer l’image d’un quartier dans sa globalité. Pour les logements peu dégradés, les propriétaires doivent être incités à effectuer les travaux. Et pour les îlots très dégradés, des opérations publiques ambitieuses peuvent agir en profondeur.