Partager la page Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn Partager par email Copier dans le presse-papier Patrimoine remarquable et rénovation exemplaire à Bayonne Lutte contre l'habitat indigne ACV / PVD Publié le 07/02/2023 Lecture 3 minutes Réhabiliter le bâti patrimonial ancien et protégé du cœur de ville, tout en mettant d’accord l’ensemble des copropriétaires pour une démolition partielle, est une opération longue et complexe. La ville de Bayonne, la Communauté d’agglomération et l’Anah achèvent aujourd’hui la rénovation exemplaire de deux immeubles du centre-ville. Des cages d’escalier protégées Le centre historique de Bayonne (64) a une particularité : dans ce bâti ancien et très dense, plus de 800 cages d’escaliers sont protégées au titre du "Plan de sauvegarde de mise en valeur", tout comme la plupart des façades. Quand il faut rénover au cœur d’un site patrimonial remarquable deux immeubles en copropriété, atteints par des problèmes de ventilation, d’éclairage et d’insalubrité, tout en protégeant le patrimoine, le projet peut devenir compliqué. Ce casse-tête peut aussi se transformer en opération exemplaire, comme celle qui s’achève au 37 et 39 rue d’Espagne. La ville de Bayonne, la Communauté d’agglomération et l’Anah ont mené sur cet immeuble une opération de grande envergure : la destruction d’une grande partie des bâtiments et la reconstruction de l’arrière. Le tout en préservant la façade. Insalubrité et sécurité "Nous sommes face à un tissu urbain dense, composé de parcelles étroites et longues, construites sur 95% de leur superficie. On déplore donc des problématiques d’habitabilité, avec très peu d’espace libre et des bâtiments s’élevant le plus souvent sur 4 ou 5 étages", explique Benjamin Labède, responsable du pôle requalification des quartiers anciens à la Direction de l’urbanisme de la Ville de Bayonne. "Nous avons relevé une réelle insalubrité à l’arrière des immeubles, avec des logements donnant directement sur une verrière fermée. De surcroît, l’accès aux deux bâtiments par une seule cage d’escalier centrale posait une question de sécurité majeure. En cas d’incendie, et dans l’hypothèse de l’escalier inaccessible, il n’y avait pas d’autre issue possible." Accompagner les copropriétaires L’Anah a financé les travaux de restructuration, à la condition que la réflexion porte sur la totalité de l’immeuble. La cage d’escalier, protégée, a été modernisée, les verrières ont été refaites, les réseaux ont été dissimulés. Et pour la sécurité incendie, la création de balcons équipés d’échelles a permis de créer un accès dans la cour nouvellement réalisée. Cette opération aura quand même pris près de dix ans, les premières discussions avec les copropriétaires datant de 2013. "Nous les avons accompagnés, arguant de la nécessité de ces travaux, de l’intérêt de restructurer leur bien pour lui redonner de la valeur. Et ce malgré la diminution de la surface, imposée par la démolition", résume Benjamin Labède. La collectivité les a soutenus juridiquement pour faire modifier le règlement de copropriété puis obtenir un vote à l’unanimité, obligatoire pour un curetage. Le projet du maître d’œuvre et de l’architecte a ensuite été approuvé par l’Architecte des Bâtiments de France. L'opération en chiffres Nombre de logements : 14 Date de l’opération : 2013-2022 Montant des travaux : 960 082 € Subventions : Anah : 504 600 € ; ville : 118 280 € ; communauté d’agglomération : 82 253 €