Œuvrer pour la dignité dans les logements

  • Autonomie

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Cécile Venu occupe le poste de conseillère en économie sociale et familiale depuis 5 ans chez Urbanis. Sa mission ? Accompagner les personnes en difficulté à résoudre les problèmes qu’elles rencontrent dans leur logement. Experte du quotidien, elle œuvre pour un seul et même but : obtenir un habitat digne pour tous.

Quelles actions d'accompagnement menez-vous ?

J’interviens en copropriétés dégradées et fragiles, où j’accompagne les copropriétaires en difficulté sur le paiement de leurs charges. Je peux également agir sur les litiges qui interviennent sur le fonctionnement même des copropriétés. 
J’interviens aussi individuellement auprès des propriétaires qui souhaitent réaliser des travaux dans leur logement, dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique ou de sortie d’indignité. J’accompagne les plus fragiles qui n’arrivent pas à boucler le reste à charge : je les aide notamment pour  le montage de leur dossier de demande d’aide et l’obtention de prêts sociaux auprès des partenaires, comme l’Anah, et des banques. 
Je suis également en charge des diagnostics autonomie pour les personnes en situation de perte d’autonomie faibles et modérées. Ces études nécessitent des visites à domicile pour évaluer le GIR* des personnes : comprendre le parcours, identifier ce qui entrave le quotidien, saisir les besoins sur le plus long terme en anticipant les pertes d’autonomie futures… 

Quelles sont les notions clé dans votre métier ?

C’est un vrai travail d’équipe. On œuvre tous dans un seul et même but : obtenir un habitat digne pour les ménages. C’est donc très important d’être au contact du public. On rencontre des personnes en difficulté sociale, parfois même en situation d’incurie**. Notre rôle est de les sensibiliser aux risques qu’elles encourent à vivre dans un habitat indigne. Nous sommes des facilitateurs et notre intervention permet de débloquer durablement des situations. Finalement, on plante des graines pour qu’elles bourgeonnent. 
C’est un métier qui demande de la médiation, de la pédagogie, de l’écoute et de la patience. Mais aussi une forme de résilience : il faut accepter que chez certaines personnes, les situations sont très difficiles à faire évoluer.
 

Quels seraient pour vous les défis de l’habitat de demain ?

L’habitat de demain est un habitat dans lequel on se sent bien et pour longtemps. Dans cette perspective, il faudrait aider davantage les personnes souhaitant changer de logement pour qu’elles puissent le faire plus facilement, notamment dans les secteurs tendus où c’est particulièrement compliqué.
La lutte contre l’habitat indigne est un autre enjeu fort. Par exemple, la lutte contre les marchands de sommeil : des personnes sont vraiment captives de ces situations et ne portent pas plainte contre ces propriétaires, car elles n’ont pas d’autres choix. Des dispositifs d’accompagnement existent, il faut les poursuivre auprès des ménages.
 

* Niveau de perte d'autonomie d'une personne âgée
** L’incurie se caractérise par une occupation inadéquate du logement et peut prendre diverses formes : accumulation de déchets ou d’un grand nombre d’animaux, mauvaise hygiène, abandon de soin apporté au logement…

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