« L’intelligence collective est fondamentale dans la rénovation énergétique »

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Karine Le Diouron est responsable de l’accompagnement des copropriétés au sein de l’association Asder, créée en 1980 à Chambéry (Savoie) pour faciliter les projets de rénovation énergétique avec l’Anah.

En quoi consistent vos missions à l’Asder ?

J’accompagne les copropriétés qui portent des projets de rénovation énergétique importante, sur le département de la Savoie. Mon rôle est de faire émerger des dynamiques collectives sur le sujet de la rénovation globale : inciter la création de commissions de travaux, échanger avec les copropriétaires et leur indiquer les réglementations, leurs obligations, ou les aides financières mobilisables... Mon rôle consiste à former, informer, sensibiliser, vulgariser. Il faut beaucoup de pédagogie lors de ces animations de groupe. Nous avons également mis en place une méthodologie spécifique et efficace avec les syndics, les bureaux d’études et les maîtres d’œuvres. Aujourd’hui, l’Asder est identifiée comme le référent énergie sur notre territoire. Pour le montage financier des projets, nous travaillons intrinsèquement avec les opérateurs de l’Anah, à l’échelle locale, que sont Urbanis et Soliha. Au moment du vote des travaux, ils se chargent de tout ce qui est assistance à maîtrise d’ouvrage financière, ce sont eux qui bouclent les dossiers financiers.

Comment mettre tout le monde d’accord lors d’un projet de rénovation énergétique en copropriété ?

Il faut répondre à un besoin collectif tout en combinant des sensibilités individuelles. Dans ce métier, il faut combiner la technique et l’approche humaine. Je suis constamment en contact avec les copropriétaires et les professionnels. L’idée est de faire naître des échanges, répondre aux craintes des différentes personnes. La notion d’intelligence collective est fondamentale dans la rénovation énergétique.
Un de mes projets emblématiques concerne une copropriété qui avait rencontré de nombreuses difficultés lors du montage de son projet de rénovation. Après un premier refus en Assemblée générale et des échanges parfois difficiles entre certains copropriétaires, le projet a rebondi, un an plus tard. Nous avons alors réussi à retravailler le projet avec le conseil syndical et une nouvelle équipe de maîtrise d'œuvre. Finalement, les travaux ont été validés grâce à un vrai échange et une vraie confiance instaurés. Quand nous arrivons à construire ensemble, c’est une belle satisfaction. 

Comment voyez-vous l’habitat de demain ?

Dans l’habitat de demain, il me semble essentiel d’intégrer de la verdure et de favoriser la proximité avec les lieux d’activités, accessibles en déplacements doux. Il est également important d'utiliser des matériaux à faible impact environnemental et locaux pour construire des logements durables qui répondent aux besoins spécifiques de chaque territoire. Concernant les copropriétés, il me semble primordial de réussir à préserver l'identité des bâtiments tout en améliorant leur confort (été/hiver) et en minimisant leur besoin énergétique. Chaque bâtiment a une histoire et abrite des vies uniques : il est primordial de respecter cela tout en travaillant à leur amélioration.

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