Décupler les forces en centre urbain dégradé

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Comment intervenir sur l’habitat privé très dégradé, lorsque les situations juridiques, foncières et sociales sont aussi complexes que contrastées ? À Montreuil (93), autour d’une alliance fructueuse, la Soreqa et l’Anah conjuguent les modes d’action pour accompagner les propriétaires et copropriétaires.

Quatre bâtiments et autant de situations

La réhabilitation de l’habitat privé dégradé, voire très dégradé, est un volet majeur du Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) engagé depuis une dizaine d’années à Montreuil. Tous les outils sont mobilisés pour mener à bien ce programme d’envergure, à commencer par une Opah-RU 1 qui intervient sur une trentaine d’adresses privées.

C’est le cas au 179 rue de Paris, où le diagnostic préalable révèle une situation spécifique et complexe : un bâtiment côté rue, principalement occupé par des propriétaires occupants et ne nécessitant que des travaux d’entretien. Puis deux bâtiments sur cour, très dégradés, avec des copropriétaires démobilisés et couverts de dettes. Et enfin un bâtiment isolé, en fond de parcelle, occupé par une propriétaire et en excellent état.

Grâce au diagnostic, le choix a été fait d’examiner au cas par cas et d’intervenir en conséquence : acquérir puis démolir les bâtiments les plus dégradés et réhabiliter ceux qui pouvaient l’être. Il s’agissait, dès lors, de convaincre les copropriétaires du bâtiment côté rue d’engager des travaux de réhabilitation et de séparer les réseaux. Mais également de réaliser une scission de copropriété en désignant un géomètre et en votant un nouveau règlement de copropriété.

Combiner acquisition et accompagnement

La Soreqa, société publique locale (SPL) dédiée à la lutte contre l’habitat indigne et insalubre, accompagne cette opération, avec l’EPT Est Ensemble et la ville de Montreuil. Elle conjugue deux modes d’action, tantôt en appui aux propriétaires privés, tantôt en appropriation publique.

"Ce type d’intervention est relativement rare, concède Nathalie Malou, responsable du service appui à la réhabilitation privée au sein de la Soreqa. Sur l’Opah-RU Fraternité de Montreuil, cela concerne trois adresses sur les 31 prioritaires identifiées. Mais c’est un exemple qui reflète bien la complexité de l’intervention en quartier ancien dégradé. Avec le double objectif de lutter contre l’habitat indigne tout en conservant en statut privé ce qui peut l’être."

Sans oublier l’enjeu patrimonial : "Sur les réhabilitations privées, il y a aussi des spécificités de bâti à avoir en tête. Il faut également penser à la rénovation thermique et respecter le plan local d’urbanisme. C’est tout un ensemble à harmoniser."

Main dans la main avec l’Anah

L’ingénierie financière a été rendue possible grâce au partenariat actif avec l’Anah, décrit par Nathalie Malou : "L’équipe des chargés d’opérations échange toutes les semaines avec les instructeurs de l’Anah." Sylvie Froissart, directrice de la Soreqa, confirme : "Le partenariat opérationnel au quotidien est très dense. Nous travaillons main dans la main avec l’Anah et il existe une grande proximité avec la collectivité.

Lorsque se pose la question de la stratégie à déployer pour un immeuble, la décision se prend toujours collectivement." Par ailleurs, des subventions RHI et THIRORI 2 ont été sollicitées par la Soreqa auprès de l’Anah concernant le recyclage de deux bâtiments sur cour.

1. Opération programmée d’amélioration de l’habitat de renouvellement urbain

2. Résorption de l'habitat insalubre irrémédiable ou dangereux (RHI) et du traitement de l'habitat insalubre remédiable ou dangereux, et des opérations de restauration immobilière (THIRORI).

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