Partager la page Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn Partager par email Copier dans le presse-papier Dans les Ardennes, un nouveau cadre de vie pour les gens du voyage Lutte contre l'habitat indigne Publié le 27/06/2024 Lecture 3 minutes À Charleville-Mézières, la création d’habitats adaptés et de terrains familiaux a permis la résorption d’un bidonville où vivaient une cinquantaine de personnes. La quasi-totalité des installations a été financée par l’Anah. Un « nouveau petit quartier » Le 4 juin, c’est une nouvelle vie qui débute pour la communauté des gens du voyage de Charleville-Mézières. Ce jour-là, une cinquantaine de personnes s’installent dans les six logements adaptés et sur les douze terrains familiaux aménagés pour eux dans le quartier de Manchester. Un véritable « nouveau petit quartier » est sorti de terre, s’est félicité le maire Boris Ravignon, également président d’Ardenne Métropole, lors de l’inauguration des habitations le 24 mai dernier. Aux côtés de leurs partenaires, dont l’État, la Fondation Abbé Pierre, la CAF ou encore le Département, Ville et Métropole ont fait preuve de détermination pour résorber ce qui était devenu un bidonville et offrir un cadre de vie « digne et de qualité » à ces familles aujourd’hui sédentarisées. Des financements de l’Anah spécifiques L’opération avait pour objectif de reloger la communauté installée depuis des décennies sur le terrain du Bois-d’Amour et vivant dans des conditions très dégradées (pollution, risque d’inondation…). La volonté de la municipalité de reloger ces familles l’a conduit, dès 2014, à se tourner vers l’Anah pour solliciter son soutien. Celui-ci a été rendu possible par la déclaration d’un périmètre insalubre, qui a permis de mobiliser des subventions spécifiques à la résolution de l’habitat indigne. Pour la résorption des bidonvilles spécifiquement, l’Anah finance en effet, sur ses fonds propres, jusqu’à 100 % des étapes de l’opération (étude, accompagnement social, relogement…). « Nous avons tenu bon aussi parce que nous avions l’assurance que nous étions soutenus par l’Anah, qui a pris en charge la quasi-totalité des investissements », rappelle Boris Ravignon. Le bilan complet de cette opération s’élève à environ 3,5 millions d’euros. Un habitat conforme aux besoins et de qualité Malgré les aléas d’un projet au long cours – le relogement provisoire des familles s’est prolongé en raison de la crise du Covid-19 – la volonté des pouvoirs publics a conduit à la construction d’installations conformes aux besoins de la communauté et de qualité. Les six logements sociaux, conçus par la Foncière Chênelet, l’ont été sous la forme de maisons confortables et à l’énergie maitrisée (éco-matériaux, panneaux photovoltaïques, chauffe-eau thermodynamique…). Les terrains familiaux, quant à eux, sont constitués de blocs sanitaires fonctionnels et d’un espace réservé pour la caravane. Chaque terrain dispose de son propre compteur. Des aménagements paysagers ont été réalisés et des rues, créées.Les loyers sont compris entre 200 € et 400 €. En l’absence de bailleur social volontaire pour intégrer l’opération, des conventions passées entre Ville, Métropole et Foncière Chênelet permettront aux collectivités de conclure des baux avec les foyers. Une spécificité de plus à ce projet sans précédent sur le territoire, au bénéfice de l’intégration des familles dans la communauté locale. Écouter le podcast