A Brest, la dynamique locale est manifeste. En effet, la première opération programmée, qui a permis la rénovation de plus de cent quatre-vingts logements et la mise en chantier de plus de cinquante immeubles, date de 2016. « L’intervention sur l’habitat privé fait partie intégrante de notre politique publique de l’habitat, ce qui a permis de mettre en place avec les acteurs du territoire une véritable politique locale et un savoir-faire unique en matière d’amélioration du parc privé », se félicite Tifenn Quiguer, vice-présidente de Brest Métropole en charge de l’urbanisme, de l’aménagement et de l’habitat. 

Aujourd’hui, l’élan se poursuit avec l’opération « Brest quartier ancien – (ré)habiter la ville », une Opah-Ru multi sites prévue jusqu’en 2028. Le programme entend traduire le souhait des élus de préserver le patrimoine historique de la ville. Largement reconstruite après la guerre, la ville bretonne chérit en effet ces immeubles qui ont résisté aux bombardements massifs dans les quartiers de Kérinou, Recouvrance et les Hauts de Jaurès. C’est l’une des raisons pour lesquelles une attention toute particulière est portée au traitement des façades et volets

La métropole a confié les opérations à la Sempi (société d'économie mixtede la métropole brestoise), à travers une concession d’aménagement qui permet d’animer et piloter ces opérations immobilières, avec une capacité de portage et un effet levier qui ont fait leurs preuves. Cette lutte pour la résorption de l’habitat indigne bénéficie ainsi de la diversité des outils incitatifs et coercitifs disponibles, de l’opération de restauration immobilière (ORI) à la déclaration d’utilité publique (DUP) travaux. 

Et comme le confirme Sylvie Jestin, conseillère métropolitaine déléguée à l’habitat privé : « Au-delà des outils, c’est évidemment le partenariat local qui constitue le socle majeur de la réussite des opérations, en lien avec les syndics, les professionnels du bâtiment, les associations. Chacun contribue, à son niveau, à la réussite ». Car cette volonté politique affirmée depuis près de vingt ans a participé à mobiliser et professionnaliser un écosystème dédié à ce renouvellement urbain, à même de redonner du confort de vie aux habitants, en privilégiant l’économie d’espace et la densité. 

De plus, dans grand nombre de ces réhabilitations d’ampleur portées par la société d’économie mixte (SEM), une part des logements à la revente le sont en accession abordable, pour maintenir une mixité sociale en centre-ville, et préserver l’âme de ces quartiers. 

En dehors des limites physiques de « Brest quartier ancien », la collectivité garde un œil attentif à toutes les situations, sur des immeubles possiblement hors périmètre, mais néanmoins en souffrance. C’est le cas au 5 rue Danton dans le quartier de Saint-Martin (et à deux pas de l’église du même nom, elle-même fragilisée et fermée depuis sept ans). Après un diagnostic en 2002, cette copropriété a cumulé les difficultés : marchand de sommeil, syndicat défaillant et locaux impropres à l’habitation. 

Pour cette restructuration lourde, la collectivité a lancé une action de portage immobilier. Tout repenser de la toiture aux caves, avec un projet de surélévation, cher à la collectivité. La Sempi a ainsi remis trois logements sur le marché, dont l’un dans le cadre du dispositif « logement abordable » de Brest Métropole. Il est aussi question de restructuration d’ampleur rue Armorique, dans la zone la plus déqualifiée du quartier historique de Recouvrance. Il a fallu dix ans à Brest Métropole et la Sempi pour restructurer la copropriété, et transformer les vingt-cinq logements en douze appartements totalement remis à niveau, dont sept sont destinés au marché locatif, et cinq commercialisés à coût abordable. Là encore, la surélévation et une intervention poussée sur les façades ont redonné du confort aux occupants.