Partager la page Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn Partager par email Copier dans le presse-papier Bien vieillir chez soi, ça se prépare Autonomie Publié le 27/01/2023 Lecture 3 minutes En 2030, la France comptera 21 millions de personnes de 60 ans et plus, soit 3 millions de plus qu’en 2019. Cette transition démographique va changer durablement nos modes de vie et d’habiter. Avec une aspiration sans ambiguïté des Français à bien vieillir chez eux, une partie de l’enjeu réside dans l’adaptation des logements, avec l’Anah en première ligne. Prendre le virage domiciliaire La décennie qui s’ouvre va connaître une forte augmentation du nombre des 75-84 ans, conséquence des effets du baby-boom d’après 1945. Les enquêtes sont unanimes : la grande majorité de personnes de cette tranche d’âge, qui commence à être vulnérable mais reste indépendante, émet le souhait de vieillir chez elle. Mais la plupart habite un logement encore inadapté. Un "chez soi" qui présente des risques au quotidien, dès lors que les premières fragilités se muent en une perte d’autonomie plus prononcée. Les chutes restent les premières causes de mortalité accidentelle chez les personnes âgées. Puisque "mieux vaut prévenir que guérir", il est nécessaire d’intervenir en amont. Avec 80% des logements qui ne sont pas adaptés en France, l’enjeu réside bien dans l’accélération de l’adaptation des logements. L’adaptation comme projet de vie Bien vieillir chez soi suppose un logement adapté à ses fragilités actuelles et à venir. Tous les acteurs s’accordent à le dire : la condition sine qua non du maintien à domicile est un logement accessible, sécurisé, pratique, connectable. L’adaptation d’un logement implique aussi l’écosystème qui gravite autour de la personne : l’aide à domicile, qu’elle soit professionnelle ou familiale, les relations sociales, les activités, les habitudes de vie, etc. La notion d’adaptation est dès lors multifactorielle : elle se définit au regard des besoins de la personne (qui peuvent évoluer dans le temps), et nécessite de repenser la conception du logement, ses usages, son environnement. "Prendre le virage domiciliaire suppose de sortir de la seule approche médico-sociale. On ne doit plus être dans une politique sectorielle, mais totalement panoramique." Luc Broussy, Président de France Silver Eco, Directeur général d’EHPA Presse & Conseil, Co-fondateur du Think Tank Matières Grises L’Anah pour impulser Depuis de nombreuses années, l’Anah propose aux particuliers une aide dédiée à l’adaptation : Habiter Facile. À travers le déploiement des Opah 1 et les PIG 2, l’Anah a proposé un socle qui a permis aux collectivités de s’investir sur ces sujets. Une genèse qui fait de l’Anah l’opérateur idoine pour impulser l’adaptation des logements.Aujourd’hui, dans les territoires, 736 opérations sont dédiées à l’adaptation des logements ou comportent un volet autonomie. Et leur impact n’est plus à démontrer : 90% des dossiers Habiter Facile 3 ont été accompagnés par une AMO 4 dans le cadre d’une opération programmée. Faire mieux avec MaPrimeAdapt’ À partir de 2024 sera mise en place une nouvelle aide unique, appelée MaPrimeAdapt’. Elle sera déployée par l’Anah en lieu et place des aides actuelles. Ce projet répond à une ambition simple : permettre au plus grand nombre de vieillir chez soi. "La mise en synergie des compétences de l’Anah avec celles des partenaires contribuera à bien cerner tous les besoins de ce public vulnérable. C’est ce à quoi nous nous employons pour la conception de cette nouvelle aide MaPrimeAdapt'. Et parce qu’il y a urgence à agir, nous visons dès cette année le financement de 40 000 adaptations complètes de logements dans le parc privé." Valérie Mancret-Taylor, directrice générale de l’Anah 1. Opération d’amélioration de l’habitat2. Programme d’intérêt général3. Dispositif actuel de l’Anah pour adapter les logements au vieillissement et au handicap4. Assistance à maîtrise d’ouvrage